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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 07:17
      "L'interdependance entre la philosophie et la théollogie" 
                                                                          
                                           Introduction 
affaire innée à l’existence de l’homme. Car la vie de cette espèce ne saurait être possible sans l’intervention de certaines interrogations, lesquelles permettent à l’homme de faire de nouvelles recherches et d’accéder à de nouvelles connaissances afin de mieux se positionner dans la vie. En effet, puisqu’il est jeté dans un monde qu’il n’a pas toujours voulu et toujours choisi, il devient un être inquiétant et cette inquiétude le pousse à se poser certaines questions telles que : pourquoi la vie ? Pourquoi la mort ? Qu’est-ce qu’il y aura après la mort ? Pourquoi doit-on mourir et ne pas vivre indéfiniment ? Au delà de toutes ces questions surgit une nouvelle question que nous pouvons considérer comme la question fondamentale aux précédentes : qui est-ce qui est à l’origine du monde ? C’est cette question qui a éveillé la pensée des premiers penseurs que nous appelons les philosophes naturalistes. Pour eux, il ne suffisait pas seulement de vivre mais aussi de chercher qui est à l’ origine de cette vie. Ainsi, ce désir de savoir les a poussé à choisir chacun un élément de la nature comme origine de tout ce qui existe. En effet, l’effort d’aller à la recherche de la cause première de la nature et la cause ultime de l’etre  débouchera sur la possibilité de trouver la cause de son existence. Pour se faire, l’homme va se référer à la mythologie qui est une tentative d’expliquer les choses en ayant recours à l’invisible comme critère d’explication du visible. Cette tentative prendra plus tard le nom de théologie, lorsqu’à un œil de foi on attribue Dieu comme cet Invisible qui est l’explication du monde.
   Avec la maturation de la pensée ou du moins avec l’évolution du monde et des choses, l’homme va finir par découvrir que les mythes ne suffisent pas pour expliquer la réalité. Ceci a été la principale préoccupation des premiers penseurs et c’est ce qui va donner naissance à la philosophie. Ainsi, dans sa généralité, l’existence humaine devient une réalité inlassablement mystérieuse en quête du savoir et du salut. Cependant, il s’ensuit que cette recherche incessante du savoir et du salut, tout en restant interne à l’homme se révèle de deux disciplines distinctes : La philosophie et la théologie. En s’appuyant sur la formule de l’évêque de Cantorbéry, saint Anselme : La théologie « Fides quaerens intellectum », la foi à la recherche de son éclaircissement intellectuel va à la rencontre de la philosophie «intellectum quaerens fidem» l’intelligence à la recherche de la foi et elle s’y fie. Mais de cette mine d’idées, surgissent de multiples réflexions sur le rapport de bon voisinage existant entre les deux disciplines. Ainsi, nous allons analyser et commenter l’interdépendance qui existe entre elles : « La philosophie doit rendre un peu de raison à la théologie et la théologie doit rendre un peu de foi à la philosophie ».
                    Tentative de définition de la philosophie
    Selon une tradition rapportée par Cicéron, le mot philosophie aurait été utilisé par Pythagore, un grec originaire de Samos, qui vécut au sixième siècle avant Jésus-Christ et dont l’influence a été considérable dans l’histoire de la pensée grecque. Comme on lui demandait s’il était un sage, (en grec : sophos), c'est-à-dire, un homme s’occupant de connaitre la nature des choses, il aurait répondu : « je ne suis pas un sophos, mais un philosophos, c'est-à-dire un ami (philos) de la sagesse (sophia) »[1].
 Quoi qu’il en soit de l’authenticité de cette tradition, les termes philosophia et philosophos sont employés dès l’antiquité hellénique en des sens divers. Cependant, la philosophie est née et s’est développée au moment où l’homme a commencé à s’interroger sur le pourquoi des choses et sur leur fin. Sous des formes différentes, elle montre que le désir de la vérité fait partie de la nature de l’homme. C’est une propriété innée de sa raison que s’interroger sur le pourquoi des choses même si les réponses données peu à peu s’inscrivent dans une perspective qui met en évidence la complémentarité des différentes cultures dans lesquelles vit l’homme. Ainsi, tout peuple possède sa propre sagesse autochtone et originelle qui, en tant que richesse culturelle authentique, tend à s’exprimer et à murir également sous des formes typiquement philosophiques. Poussé par le désir de découvrir la vérité dernière de l’existence, l’homme cherche à acquérir les connaissances universelles qui lui permettent de progresser dans la réalisation de lui-même. D’où, «  la capacité spéculative qui est propre à l’intelligence humaine conduit à élaborer, par la capacité philosophique une forme de pensée rigoureuse et à construire ainsi, avec la cohérence logique des affirmations et le caractère organique du contenu, un savoir systématique »[2].
En effet, pour saint Thomas d’Aquin, « La philosophie, elle, est la science des choses naturelles, prises en elles-mêmes, empruntant ses arguments aux essences, et aux causes propres des choses et dont les démonstrations ne sont fondées que sur les principes de la raison, partant des créatures en elles-mêmes pour s’elever à Dieu »[3]. Platon s’est accroché l’idée pour dire : «  la philosophie, c’est ouvrir les yeux des hommes à un monde qui dépasse les apparences ». Car, avec la philosophie, l’homme est devenu sujet et se réalise en tant que tel. Il est l’interrogeant dans l’interrogé. La philosophie permet de lutter contre toutes formes d’aliénation, de routine qui empoisonnent et tuent l’âme. La philosophie selon Saint Thomas d’Aquin est l’œuvre de la raison pure cherchant une réponse aux questions sur les derniers fondements de la réalité. « N’est philosophique qu’une connaissance qui procède de la raison en tant que telle, sans concours de la révélation. Elle ne doit ses certitudes qu’à l’argumentation et ses énonces valent ce que valent ses arguments.[4]
                             La non-utilité de la philosophie.
    La question de la non-utilité de la philosophie ne reste pas comme une simple interrogation. Nombreux sont ceux qui partagent l’idée que la philosophie est quelque chose sans importance, établi par des personnes qui n’ont rien à faire pour épuiser le temps. Pour Thomas More, c’est à la fin de sa vie qu’on devrait faire de la philosophie. Car en vivant, la philosophie ne nous aide en rien. En effet, la philosophie ne sert pas directement à la survie de l’être humain, ni de son enrichissement. Elle est d’abord une recherche : celle de la vérité de l’existence et du bien. Elle ne s’applique pas à définir le comment des choses, à les expliquer ou à en rendre compte. Elle cherche plutôt leur pourquoi. Ainsi, la philosophie peut, il est vrai, se définir par son inutilité, en tant qu’elle n’a pas d’impact immédiat et conséquent sur le réel, et qu’elle se caractérise par la propension au doute, à l’indétermination. On peut opposer la philosophie à la science et à la morale. Car la philosophie, contrairement à elles, ne peut influencer de façon positive le quotidien de chacun, de la vie de tous. La science peut ainsi prétendre avoir une utilité par les technologies qu’elle crée, qui facilitent la communication ou qui sauvent des vies.
 Ainsi, les progrès de la science sont palpables, visibles dans nos sociétés, et ressentis par ceux qui y ont accès. La philosophie n’a nullement ce pouvoir d’améliorer le réel, ou tout du moins de le transformer. Elle se montre aussi inutile devant la politique en tant qu’elle n’appartient pas comme celle-ci au domaine de l’action. La politique propose et réalise des modifications dans la société. La philosophie ne pourra jamais prétendre voir ses effets nommés et jugés. Et pour cause, la philosophie n’est pas de l’ordre de l’action. Enfin, alors que la morale prescrit de façon précise des obligations concrètes, qu’elle conduit à certaines valeurs, et que, de plus, elle délimite strictement les frontières entre le bien et le mal, la philosophie ne s’inscrit pas dans le réel et n’est donc, de ce point de vue, pas utile. Elle ne prétend pas à améliorer la vie des gens, ni le fonctionnement de la société. Au contraire, la philosophie ne se prétend pas comme un moyen en vue d’une fin et la finalité de la philosophie reste indéterminée. La philosophie n’a pas de fin en soi, même si elle comporte certains objectifs qui varient d’ailleurs selon les philosophes, et elle ne vise aucunement l’utilité. Elle peut même apparaitre comme un obstacle à la visée de l’utilité. Elle se caractérise en effet par son absence de réponses certaines et immuables, par sa culture du doute.
                            L’utilité de la philosophie.
Il arrive souvent qu’un néophyte demande candidement : à quoi sert la philosophie ? Poser cette question, c’est déjà philosopher. En effet, tout ce qui existe sert à quelque chose. Certes la philosophie, étant un luxe de l’esprit humain ne sert pas directement à la survie de l’homme, ni à son enrichissement. Elle est d’abord et avant tout une recherche : celle de la vérité de l’existence et du bien. Ainsi, nous ne pouvons nous autoriser à récuser la philosophie en raison de son inutilité, parce qu’elle présente des intérêts incertains, certes inquantifiables, comme nous l’avions vu, mais bel et bien existants. La philosophie peut se révéler utile en tant qu’elle oriente l’action et qu’elle apporte une compréhension du réel. Ontologiquement, elle se propose donc de tendre vers un idéal de sagesse, de bonheur et guide les hommes en fonction de cette aspiration et de divers moyens pour y accéder. Ainsi, les stoïciens développent le concept d’un mode de vie tourné vers l’ataraxie, c'est-à-dire, l’absence des troubles. Il faut pour cela, disent-ils, distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas ; et nous satisfaire de ne modifier que les choses que nous avons la capacité de changer.
Descartes, reprenant ces idées, disait : « mieux vaut changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ». Pour atteindre un possible bonheur, il faut d’avantage penser à soi-même qu’au monde. Les épicuriens formulent eux-mêmes des maximes qui visent à réaliser un état ataraxie et de bonheur chez l’homme. Ils recommandent aussi de ne pas avoir peur ni de la mort, ni des dieux ; et de trier nos désirs, c'est-à-dire, de distinguer ceux qui sont réalisables de ceux qui ne le sont pas. Les philosophes prescrivent donc des orientations, des conseils quant aux modalités de la vie. Ils proposent également des fictions politiques, voire la réalisation de certains régimes. Rousseau, dans son contrat social, détermine ainsi les principes de l’état de droit, de volonté générale. A travers sa pensée existentialiste, Sartre développe l’idée selon laquelle : « l’homme se constitue par ses actes, qu’il est absolument libre, c'est-à-dire, responsable de ses actions ».[5] Les philosophes cherchent également à comprendre le réel, à l’expliquer. Comme Socrate le dit : «  connais-toi, toi-même ». Il s’agit de savoir avant tout qui nous sommes.
 C’est indéniable que la philosophie tend aussi à nous rapprocher de la vérité. Nous n’oublions pas qu’elle n’est pas une science et qu’elle n’apporte pas de connaissance ; mais elle stimule les sciences, leur indique des orientations de recherche, et fournit des interprétations du réel. La philosophie, de ce point de vue, permet une compréhension du réel. Cette compréhension est évidemment nécessaire à l’évolution de l’homme, à son impact sur le monde. C’est en s’interrogeant sur ce monde qu’il arrivera à s’approprier ce monde comme lui-même et donc à vivre. Par la pensée philosophique, l’homme s’affranchit ainsi d’une certaine barbarie, il prend distance avec soi-même et qu’il apprend à être maître de lui-même. Sans pour autant dire que la philosophie est le remède miracle, la solution contre le chaos et pour la paix, on peut noter qu’elle participe à un mouvement d’émancipation, qu’elle favorise le dialogue. Enfin, elle est nécessaire pour les sociétés en tant qu’elle conduit à un idéal de sagesse, qu’elle marche vers le Beau, le Bien, le Vrai, selon l’expression de Platon. C’est pourquoi, Descartes, en essayant de montrer l’utilité de la philosophie a déclaré : « c’est proprement avoir les yeux fermés sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher ; et le plaisir de voir toutes choses que notre vue découvre n’est point comparable à la philosophie. Par conséquent, cette étude est plus nécessaire pour régler nos mœurs et nous conduire en cette vie, que n’est l’usage de nos yeux pour guider nos pas ».
L’activité de la philosophie.
La pratique de cette discipline n’est autre que de permettre à l’homme, par sa raison, d’explorer, de connaitre, les champs du savoir humain, des problèmes dans l’objectif d’atteindre la majesté et la beauté du but auquel on aspire. C’est un travail intellectuel, c'est-à-dire (itus legere) qui se fait à l’intérieur. A la lumière de la philosophie au VIe siècle, les premiers penseurs tels que : Thales, Anaximandre, Anaximène, allaient exploser le miracle grec dans une élaboration critique de la nature. Ils ont apporté, d’après leur rationalité leur vision intelligible, un pion constituant le physis tout en corroborant leur point de vue. Platon, à la clarté de sa raison a élaboré la notion philosophique comprenant deux mondes. D’abord le monde intelligible ; puis le sensible qui orientent toute la destinée de l’homme. A travers ces deux mondes, il nous a expliqué de manière claire dans la République, l’allégorie du mythe de la caverne qui découle « la puissance de la raison » conduisant à éclairer... A cette enseigne, la raison se propage dans des voies obscures. A la différence de Platon, le génie Aristote, grâce à son raisonnement, abonde sur un autre pas en conservant la philosophie non pas comme l’ascèse de la pensée, mais comme un système de disciplines distinctes et coordonnées. Donc, son but principal est d’arriver à une vision qui embrasse tous les aspects de la réalité. De ce même cas, l’activité de la philosophie doit être une propédeutique à la théologie.
Définition, historicité, objectif et méthode de la théologie.
La théologie peut se définir comme l’auto-conscience réflexive de la foi, née de la révélation, qui devient réponse personnelle dans une décision motive de se mettre à la suite du Christ. Le terme théologie est né dans la culture grecque, mais les premiers discours pour parler des dieux furent des mythes et des récits. Ils furent soumis au jugement critique des philosophes, en particulier Platon, pour permettre de dévoiler la vérité cachée sur les dieux. La théologie s'élabora progressivement par la distinction entre le mythe et le logos, discours rationnel. Aristote fit de la théologie, après les mathématiques et la physique, la plus haute des trois sciences philosophiques. Le terme de théologie n'est pas né dans le christianisme et ce n'est qu'avec hésitation que s'imposa un usage chrétien de ce terme qui ne se trouve pas dans la Bible. « Les raisons décisives du surgissement de la théologie chrétienne furent l'extension du christianisme dans l'Empire romain et sa rencontre avec la pensée grecque[6] ». Ainsi, La théologie chrétienne est née de l'assimilation des moyens de la pensée philosophique grecque.
Cette réflexion croyante n'a pas été une « hellénisation » de l'Évangile, comme l'affirmait le théologien allemand Adolf Von Harnack, mais plutôt une christianisation des concepts fondamentaux de la philosophie. C'est peut-être Origène qui fonda le modèle Catholique de la théologie, en montrant, dans son « Peri Archôn » son Traité des Principes l'affinité entre les Écritures, la doctrine de l'Église et la raison. Son objectif principal consiste à présenter l’intelligence de la révélation et le contenu de la foi ; et son véritable centre de réflexion est la contemplation du mystère de Dieu Un et Trine. La méthode de la théologie est claire et simple. Elle s’organise comme la science de la foi à la lumière d’un double principe méthodologique : « l’auditus fidei et l’intellectus fidei ».[7] Selon le premier principe, elle s’approprie le contenu de la révélation de la manière dont il est progressivement développé dans la sainte Tradition, Les Saintes Ecritures et le Magistère vivant de l’Eglise. En second lieu, la théologie veut répondre aux exigences spécifiques de la pensée en recourant à la réflexion spéculative. Après le concile Vatican II, on a développé une théologie dans une perspective d’histoire et du salut. On parle de l’histoire comme lieu de la révélation, comme œuvre de salut de Dieu, comme lieu théologique.
 En effet, Dieu se révèle dans l’Histoire. Aux diverses époques de l’histoire, « la théologie, dans sa fonction d’intelligence de la révélation, a toujours été amenée à recevoir les éléments des différentes cultures pour y faire entrer par sa méditation le contenu de la foi selon une conceptualisation cohérente »[8]. Enfin, la théologie est la justification rationnelle des dogmes et des rites de la religion, elle se fonde sur des textes et se guide sur la foi. « Elle trouve sa racine dans la langue grecque. Theos qui signifie Dieu et Logos qui symbolise discours »[9]. Ainsi, le domaine dans lequel elle nous introduit n’est autre que celui de la foi. Mais de quelle foi s’agit-il ? IL s’agit d’une foi rationnelle qui, au contact de la raison, acquiert un nouveau et une nouvelle… Certes la foi est un don de Dieu, mais comme c’est l’homme qui croit, elle requiert des appuis insuffisants à nuire à la réputation, sa spécificité  assez puissante toutefois pour la rendre raisonnable. En outre, la foi est une réponse de l’homme à Dieu qui se relève et se donne à lui, en apportant en même temps la lumière à l’homme en quête du vrai sens de sa vie. « Car la foi en Dieu doit être justifiée, il est vrai quelle est un engagement libre, mais cette liberté ne signifie pas caprice, fantaisie de raison, elle inclut plutôt la certitude de bien faire et d’être dans le vrai ».[10]
Point de divergence entre la foi et raison 
                   La foi et la raison sont-elles opposées ? Chacune à son propre principe. C’est ainsi, qu’au cours de la fin du Moyen Age, la légitime distinction entre les deux savoirs se transforme progressivement à une néfaste séparation. A cause d’un rationaliste radical chez quelques penseurs, se développa une tendance voulant que la raison soit totalement coupée de tout ce qui a trait à la foi. Ce processus a atteint son paroxysme au 18eme siècle avec la philosophie classique et poursuit aux siècles ultérieurs. A ce titre, il nous revient de droit d’affirmer  que la  foi n’est pas une conviction rationnelle. Car le temps de la foi sans la raison était fondé sur la conviction que « la raison était impuissante à penser le mystère de Dieu »[11]. Certains représentants de l’idéalisme ont cherché à transformer, de diverses manières, la foi et son contenu y compris le mystère de la mort et la résurrection de Jésus en structure dialectique rationnellement convenable. Les philosophes athées ont présenté la foi comme une aliénation nocive au développement de la pleine rationalité. Car pour Kierkegaard, « la foi est un saut dans l’irrationnel »[12]. Et Kant dans Critique de la raison pure, dit : « j’ai donc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance ».[13] Dans ces conditions, il est à notre guise de faire luire avec assurance la séparation progressive existante entre la foi et la raison.
                En outre, l’évidence mathématique (4+4=8) ne demande rien d’autre qu’un esprit clair. Car cette démarche n’implique pas de croyance. La virginité de Marie et les miracles sont considérés comme des défis pour la raison, puisqu’elle est fondée  sur le perceptible, elle exclut généralement la religion. Kant l’exprime clairement dans ses approches « la morale qui est fondée sur le concept de l’homme en tant qu’être libre, s’obligeant pour cela même, par sa raison à des lois inconditionnées, n’a besoin ni l’idée d’un Être différent, supérieur à lui pour qu’il connaisse son devoir, ni d’un autre mobile que la loi […] elle n’a aucunement besoin de la religion ».[14] De ce fait, nous pouvons déduire que cela n’enlève rien au fait  que le rapport actuel demande un effort attentif de discernement parce que la foi et la raison se font pauvre l’une face à l’autre. Car la raison privée de la foi, est susceptible de prendre des sentiers latéraux qui risquent de la faire perdre de vue son but final. D’ailleurs, la preuve en est grande chez Feuerbach, philosophe athée du XIX siècle, qui, dans son œuvre, parle de mythe de l’incarnation là où les chrétiens parlent du mystère de l’incarnation[15]. Pour Saint Augustin, «l’intelligence se fie, se confie », voila pourquoi la foi est même plus importante que la rationalité. La rationalité  est moins intense que la foi. C’est qu’on peut raisonner juste, mais la juste raison se parachève dans la compréhension. Certains philosophes tels que Pomponattzi, Campanella, Giordano Bruno, Leonardo Bruni, etc. tous ces bons mondes jugent que la raison est plus nécessaire. A leur sens, la foi n’est que facultative. Car on peut croire si l’on veut mais c’est une obligation de raisonner et de raisonner juste.
Point de convergence entre la foi et la raison
              L’homme, pour vivre avec justesse dans ce monde controversé, devrait inévitablement emprunté le chemin de la raison et celui de la foi. Mais, pour qu’il puisse réussir dans cette démarche si importante, il doit réaliser une relation fusionnelle entre ces deux voies. Il n’est donc pas possible de parler de la foi sans se référer à la raison. Car, la foi implique une exigence compréhensive qui donne l’opportunité de justifier une option humaine et divine. A ce point nommé nous pouvons souligner qu’une foi sans une justification rationnelle est vaine. Donc la réflexion chrétienne constitue une infrastructure permanente de la pensée rationnelle. C’est dans ce même dessein que pendant des années, les ecclésiastiques ont enseignés des dogmes erronés en contradiction avec les découvertes scientifiques modernes et sans fondement biblique. De nos jours, des savants font l’erreur de présenter comme un fait la théorie selon laquelle la vie a évolué indépendamment de Dieu à partir de la matière inanimée. Des lors, peut-on concilier la foi et la raison ? Oui, c’est possible car en réalité la foi et la raison ne se contredisent pas, mais se complètent. A ce sujet, lors qu’on parle de conciliation entre la foi et la raison cela veut dire qu’au par avant qu’on assistait à un deuil, à un désordre, à un parallèle entre elles  dans leur parcours et dans leur mission explicative de la vérité.             Que ce soi l’homme de nature ou de Dieu, sa plus grande mission, c’est d’atteindre la vérité de l’etre en parcourant la voie rationnelle et celle de la foi.
               Ainsi, les penseurs se mettent d’accord pour les concilier et les inter-complémenter et c’est ce qui ferra la bonté de la connaissance, une connaissance claire, une connaissance assurée dans les multiples recherches. Du même coup, en psycho-familiale, l’enfant ne peut avoir une éducation assurée sans la présence du père et de la mère. Car la mère lui apprend la sensibilité tandis que le père la fraternité, la bravoure, la force, le caractère. Tous deux complètent à l’assurance de l’avenir de cet enfant et permettent en dépit de tout, l’évolution d’un enfant équilibré. Si non l’éducation est manquée. C’est ainsi que la foi et la raison s’associent pour une meilleure acception de la vérité. Et pour faire référence à saint Thomas qui nous fait savoir brièvement que « la lumière de la raison et celle de la foi viennent toutes deux de Dieu »[16]. En analysant la réflexion du Doctus angelicus, il est à notre portée d’affirmer qu’elles ne peuvent pas se contredire. Mais, elles sont comme deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers  la contemplation de la vérité[17].   En se basant sur cette pensée si noble nous pouvons souligner qu’il existe une relation incontournable entre la foi et la raison. Ainsi, le Pape Benoit XVI a fait luire deux conditions exceptionnelles pouvant expliquer la corrélation existante entre elles. «  D’une part, il faut, une foi qui maintient un rapport adéquat avec la droite raison, ne dégénère  jamais en fidéisme fauteur d’une lecture fondamentaliste de l’écriture. D’autre part, une raison qui, en recherchant les éléments historiques présents dans la Bible, se montre ouverte et ne refuse pas a priori tout ce qui excède sa propre mesure. Du reste la religion du verbe incarné ne pourra que se montrer profondément raisonnable à l’homme qui cherche sincèrement la vérité et le sens ultime de sa vie et de l’histoire »[18]. Apres avoir scruté en profondeur l’approche du Souverain pontife, nous pouvons affirmer qu’il existe un rapport de bon voisinage entre la foi et la raison. Car ce serait une erreur grave d’ignorer leur lien de proximité.
Apport de la philosophie à la théologie
               La philosophie vient de deux mots grecs « Philos  qui signifie ami et Sophia qui veut dire sagesse. Selon Pythagore, elle est l’amour de la sagesse. Autrement dit, la philosophie, [amour du savoir pour le savoir], tend à la recherche de toutes les choses. Ainsi, se définit-elle comme l’intelligence à la recherche de la foi. Donc, il s’agit d’une philosophie qui croit, une philosophie imbibée de foi. Et cela a indubitablement été à l’avantage  qui a vu se déployer ainsi de nouvelles perspectives, de significations inédites que la raison est appelée à approfondir. La raison, seule, est privée de la lumière de la foi, ne saurait en garantir le bien fondé de son objet. La philosophie, dit Eusèbe, « est un moyen d’éducation pour la théologie ». Elle apporte à la théologie l’idée d’un ordre, c'est-à-dire essentiellement d’une subordination de l’accessoire à l’essentiel du complexe.
En outre, la philosophie aide la théologie à s’affirmer pour accéder à la Vérité Suprême dans une plus ferme assurance.
             Aux yeux de Saint Thomas, « la foi ne contredit pas la raison, mais elle l’enrichit. De même que la grâce suppose la nature et la porte à son accomplissement, ainsi la foi suppose et perfectionne la raison ». Saint Augustin de son côté nous dit que « la foi et la raison ne s’opposent pas en tant qu’elles sont toutes deux guidées par le besoin de l’âme humaine de trouver la vérité ». Le feu Pape Jean Paul II dans « Fides et Ratio » affirme que « la lumière de la raison et celle de la foi ne peuvent se contredire, car elles viennent toutes deux de Dieu, et la foi est en quelque sorte un exercice de la pensée, et la raison de l’homme n’est pas anéantie, ni humiliée lorsqu’elle donne son assentiment au contenu de la foi, et enfin ce rapport est toujours tributaire d’un choix libre et conscient de l’esprit humain ». La raison, éclairée par la foi est libérée des fragilités et des limites qui proviennent de l’obéissance du péché, et elle la trouve nécessaire pour s’élever jusqu'à la connaissance du mystère de Dieu Un et Trine. De là, la foi libère la raison en ce qu’elle lui permet d’atteindre d’une manière cohérente son objet cognitif et de la situer dans l’ordre supérieur et de prendre tout son sens. L’homme atteint la vérité par la raison, parce que, éclairé par la foi, il découvre le sens profond de toutes choses, en particulier sa propre existence.
              La philosophie, ainsi incorporée à la théologie, garde sa valeur propre, il reste que le fondement ultime de cette valeur ne se trouve plus en elle mais dans la foi. C’est ce qui nous permet de dire que le bon philosophe est d’abord  un bon théologien. Ainsi, tout l’engagement de la théologie devrait être guidé à partir de la connaissance philosophique. C’est vrai, la philosophie doit rendre un peu de raison à la théologie sinon, on risquerait de tomber dans un pur rationalisme, dans un intellectualisme vide de sens. Elle doit rendre un peu de raison à la théologie parce qu’elle est capable de servir de lumière, de pont, de levier, d’élan pour une bonne construction théologique, en d’autres termes, une transmission de foi. La philosophie, recherchant la nécessité de la raison entendue comme faculté de l’intelligence permettant à l’homme de scruter le réel et l’interroger ; permettant aux penseurs sur-dits d’élaborer des systèmes de pensée au profit de l’épanouissement de tout un chacun ; c’est comme un flambeau qui éclaire l’humanité. En ce sens, la philosophie doit à plus forte raison capable de discerner les vérités de la foi. Elle sert de lumière pour la propagation de la foi. Par exemple ; nous qui sommes étudiant en philosophie, c’est en vue de nous préparer à la théologie. Elle est servante de la théologie. Car, elle aide à mieux comprendre Dieu dans son mystère. C’est dans cette même perspective que les Père de l’Eglise ont parlé de la philosophie comme « ancilla théologie » non pas pour l’assujettir mais pour reconnaitre son noble apport dans la formulation des articles de la foi.
                Certainement, Dieu ne parle pas mais l’Esprit qui est Dieu fait parler les hommes, sinon, on ne saurait parler de la foi de Dieu, de la religion mais grâce à la raison qu’Il nous donne. C’est ce que prône la théologie apophatique d’accepter l’effort de la raison vers l’Absolu puisque ce Dieu dont nous parlons est indémontrable et non-percevable et que tous nos discours et toutes nos sciences ne peuvent s’élever en ce que Dieu est. C’est pour cette raison que Blaise Pascal, un des adeptes de la théologie apophatique, a déclaré que « Dieu seul parle bien de Dieu ». Cette affirmation  pousse notre réflexion à se demander « si Dieu seul parle bien de Dieu », y-aurait-il une théologie ? Y-auraient-ils des différentes sortes de sectes ? Des prédicateurs qui transmettent à l’humanité des données de foi ; des sermons à caractère moral et spirituel, car, Dieu seul parle bien de Dieu.
De plus, la philosophie peut être considérée comme étant un moyen d’approfondir l’intelligence du christianisme qui élève  l’homme de la pure et simple croyance  à la connaissance chrétienne .Puisqu’une bonne philosophie doit connaitre ses limites sans laisser les bornes de son objet, elle ne peut pas prétendre avoir la clef de la vérité et remplacer la foi. C’est l’erreur répétée de certains systèmes philosophiques comme le marxisme, le positivisme dans l’histoire de la pensée. Dans son œuvre « Préparation évangélique », Eusèbe nous dit que « la philosophie est un moyen d’éducation par rapport à la (foi) en tant qu’elle permet d’accéder à la connaissance rationnelle de ce que la foi a révélé ». Origène de son côté a fait l’éloge des dogmes chrétiens en utilisant la philosophie platonicienne. Dans ce cas, la foi permet l’approfondissement et l’affermissement de ce qu’appréhende la raison humaine, c’est la maxime « Credo ut intelligam »[19].
En réalité, la théologie  a toujours eu et continue à avoir besoin de l’apport de la philosophie. Etant une œuvre de la critique à la lumière la foi, la recherche philosophique présuppose, et ceci dans tout son travail une raison éduquée et formée sur le plan des concepts et des argumentations.
Apport de la théologie à la philosophie
                 Pour expliquer ce lien d’interdépendance entre la philosophie et la théologie ou du moins, l’apport de la théologie à la philosophie, on doit se référer à la «  creatio es manifestation Caritas Dei » de Saint Thomas, ou l’homme s’est trouvé dans la nature, autour des arbres, des forets. Au jour le jour, il s’inquiète devant ce prodigieux monde, en convainquant qu’il y-a un Etre au-dessus de tout et alors, on parle de l’existence de la théologie , puisqu’il s’adresse à l’homme par la nature, par sa création et par son gouvernement comme Dieu, comme Etre premier. Car, Dieu, dans sa grâce s’ouvre à l’homme. Ensuite, c’est parce qu’à travers Etre Dieu ce qui le constitue ne peut être pas vu, saisi et compris qu’à la lumière de la foi. De là, la raison est incapable d’enlever la voix sans l’accord de la foi. A ce point nommé, il est à nous de dire avec justesse que la théologie doit rendre  un peu de foi à la philosophie. On dirait avec la raison, les dogmes de Marie sont inassimilables à la compréhension des genres humains. Mais les dogmes de Marie ne sont pas déchiffrables, divisibles à la faculté rationnelle de l’homme. On ne peut les comprendre qu’avec les yeux de la foi et que la raison, dans son activité, se révèle inaccessible, voire impuissante à se prononcer à ce discours. A ce titre, la théologie doit rendre un peu de foi à la philosophie pour accéder à une bonne prédication, pour une bonne canalisation du message théologique.
                 Par contre, la raison doit se faire aider par la foi sans jamais détruire la fonction de l’une et de l’autre. Une théologie sans l’appui de la philosophie risque de sombrer dans le fidéisme. Car au sens de Saint Augustin, la foi rend notre esprit plus apte à appréhender les vérités naturelles. En suite il estime que c’est seulement par la foi que l’authentique connaissance est possible. Donc à ce point il est tout à fait nécessaire que la théologie apporte son soutient à la théologie. Car la foi en Dieu doit être soutenue par la raison pour ne pas la confondre avec une simple croyance, une incrédulité naïve ou superstitieuse ni la réduire davantage à un raisonnement scientifique ou à une constatation historique. Lorsque perd sa justification elle devient aveugle, fidéiste. Saint Anselme de Cantorbéry en tant qu’auteur de la formule par la Scolastique, il vise surtout l’éclairage du contenu  de la foi et la découverte en elle de ses fondements fides  quaerens intelectum, suit le programme augustinien de  l’intégration et de la raison. Mais très marqué rationnels nécessaires. De concert avec d’autres philosophes, notamment Bonaventure, Thomas d’Aquin adoptent la ligne  philosophico-aristotélicienne comme une philosophie pure pour une meilleure élaboration de la philosophie. Donc pour lui, le théologien doit mettre la raison humaine  au service de tout en chacun. Car la foi en Dieu doit être raisonnable, il faut qu’on ait une foi fondée sur la raison.
Commentaire 
                   L’homme, pour atteindre le paroxysme de son existence, devrait nécessairement chercher à vivre dans un rapport étroit avec les autres et avec Dieu. Mais pour qu’il puisse réussir dans cette affaire, il doit recourir d’une part, à la philosophie, discipline qui donne à l’homme non seulement la capacité de questionner les choses mais aussi de communiquer avec son prochain et d’autre part, il doit faire appel à la théologie en tant qu’elle est un discours sur Dieu. Donc à l’aide de cette commune relation, nous pouvons ajouter que l’homme n’arrive jamais à se réaliser en absence de ces deux disciplines. A ce titre, la philosophie a une importance capitale pour la théologie et vice versa. Car, l’une a besoin de l’autre. C’est dans cette même foulée que le Docteur Angélique a réalisé une jonction incontournable entre la foi et la raison sur le chemin de l’action. Donc, il est certain que ces deux disciplines sont indispensables à la vie humaine. C’est ce qui raconte la proximité existante entre elles.
                  Il est vrai que la philosophie et la théologie sont deux domaines distinctes c'est-à-dire, la foi ne peut découler de la raison ; cependant, est-ce que l’homme serait capable d’atteindre sa pleine réalisation sans un accord entre elles ? La foi ne peut s’éclairer pour elle-même. Elle a besoin de la philosophie pour qu’elle puisse briller même dans le noir le plus profond. Par contre, la philosophie et la théologie ne peuvent se contredire en aucun cas, ni s’ignorer, ni se confondre. « La philosophie est la servante de la théologie tout comme la foi est la lumière éclairante de la raison ». De là, il nous revient de droit de souligner un lien exceptionnel entre elles. Car, pour se justifier, pour ne pas tomber dans l’incohérence, dans la présentation du mystère, la foi a besoin de la raison. Ainsi, la raison aide la foi à s’affirmer. De plus, la philosophie est un moyen d’accéder à la connaissance rationnelle de ce  que la foi a révélé. A ce sujet, il est certain que la théologie avait besoin et continue à avoir besoin de l’aide de la philosophie. Toutefois, elle reste nécessaire à la théologie puisqu’elle spécifie considérablement les données philosophiques. En faisant un travail de cohésion, en substituant les moindres séquelles de l’absurdité, ces deux disciplines se révèlent nécessaires. Nous découvrons dans ce cas, le sens de l’adage qui spécifie le rôle, le support fondamental de la philosophie dans l’étude et à propos du mystère dans l’étude de la théologie. «  La philosophie serre impeccablement la théologie »[20].
                 Dans cette affirmation d’interdépendance, l’harmonie fondamentale de la connaissance philosophique et celle de la foi est confirmée. Par exemple : Mon père, avant de donner son cours fait toujours le signe de la croix et demande au Seigneur de lui donner de la foi dans ce qu’il va enseigner. A son retour, il remercie le Seigneur en disant : « Grâce à Dieu, c’était bien ». Par contre, il nous revient de droit de dire avec assurance qu’il y a une corrélation entre la réflexion et la grâce de Dieu. Ensuite, j’ai une petite sœur, avant d’aller affronter les examens officiels, dit « Seigneur, donne-moi l’accès de réussir avec éclat », effectivement, elle a réussi. L’expérience de ma petite sœur avec Dieu, nous pousse d’affirmer le rapport de bon voisinage existant entre ces deux concepts. De ce fait, si quelqu’un veut connaitre la vérité, il doit reconnaitre en toute confiance le lien qui existe entre la philosophie et la théologie. Car, l’une se sert de levier pour faire avancer l’autre, l’une à besoin de l’autre pour son plein épanouissement. Telle est la relation fusionnelle existante entre elle.
Conclusion 
Tout compte fait, comme disait Saint Justin un père grec : « La raison est une propédeutique qui permet d’avancer progressivement vers la vérité chrétienne ».[21] Par contre, en réfléchissant sur la pensée du père, il est tout à fait normal d’ajouter avec franchise qu’il y a un point de repère entre la philosophie et la théologie. Par conséquent, il est certain que personne ne peut atteindre le paroxysme de son existence sans emprunter la voie de ces deux disciplines. A ce titre, c`est donc l`inaliénabilité même de leur essence propre qui leur permet de s`entraider l`une et l`autre. Saint Anselme de Cantorbéry, un théologien chrétien, a institué un équilibre entre la théologie et la philosophie en disant ceci : « La foi doit chercher à comprendre».[22] Donc, dans la matrice de ses écrits se nourrissent des pensées qui mettent en exergue des reflets théologiques et philosophiques. A  partir de là, il est évident de reconnaitre sans ambages le lien qui existe entre elles. Car l’intelligence philosophique peut servir d’entrée en matière à une bonne compréhension théologique. Autrement dit, elle est considérée comme le moyen d’approfondir le savoir théologique.
                 Le concile  Vatican I affirme clairement l’impossibilité d’un désaccord entre la foi et la raison, et pour l’exprimer il s’appuie sur cette affirmation sur un double argument : «  l’un est pris à la nature de Dieu et l’autre, à la nature de la vérité ».Par là, la philosophie et la théologie s’embrassent amicalement. L’une a besoin de l’autre pour atteindre le niveau le plus élevé de la vérité. Car si le théologien se refusait à recourir à la philosophie, il risquerait de faire la philosophie à son insu et de se cantonner dans les structures de pensées peu appropriées à l’intelligence de la foi ; Etienne Gilson dans un fameux discours réalisé sur le Doctus Angelicus eut à dire : « Lorsque Saint Thomas philosophe, il théologise et lorsqu’il théologise, il philosophe ».[23] Donc, il est clair de dire qu’il y a possibilité de connexion entre la philosophie et la théologie. Car, une philosophie dépouillée de la théologie est vaine et vice versa. Bref, la philosophie, en refusant l’appel de la théologie, fait perdre l’homme dans une privation aveugle, du même coup, la théologie qui nie l’alliance de la philosophie fait à nouveau perdre l’homme dans une noire torrentielle. Par contre, il est important de dire une personne qui ne reconnait pas la relation incontournable qui existe entre la philosophie et théologie risque de tomber dans un carrefour sans issu.
[1] - Roger CARATINI, initiation a la philosophie, éd. Archipel, Montréal, 2000, p. 21.
[2] - Jean-Paul II, la foi et la raison, éd. CERF, Paris, 2007, p. 8, # 4.
[3]- Rev père De la Cruz Clarck, Notes de cours de philosophie thomiste, 2010/2011.
[4] - Ratzinger  JOSEPH, Eglise Théologique, éd. Mame, Paris 199, p.19.
[5] - Sartre (Jean-Paul), l’Existentialisme est un humanisme, Paris, Nagel, « Pensées », 1970.
[6] - Père Bonard Joseph, notes de cours de philosophie médiévale, 2011/2012.
[7] - Jean Paul II, lettre encyclique Fides et Ratio, éd. centurion/cerf/MAME, 1998.
[8] - Ibidem.
[9] Rév. P. Claudy Jean Charles, note de cours d’introduction à la philosophie.
[10]- Jean Paul II, lettre encyclique Fides et Ratio, éd. centurion/cerf/MAME, 1998.
[11] -www.Google.com
[12] - www.Google.com
[13] -Ibid.
[14] - Ibid.
[15] -Rév. P. Evens Francis, Note de cours de philosophie de la religion, 2010-2011.
[16] www. Google.com
[17] Pape Jean Paul II, Fides et Ratio, p1
[18] -Pape Benoit XVI, Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini. No 36 pp 68-69 
[19]-JOSEPH Bonard, note de cours de philosophie médiévale, 2009-2010. 
[20]- Rev. Père Evens Francis, notes de cours de la philosophie de la religion 2010-2011.
22-Rév Père Bonard Joseph, notes de cours de la philosophie médiévale (2010-2011).
[22]-Ibid.
[23] -Rév Père Clarck de la Cruz, notes de cours, propos sur Thomas d’Aquin.
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Published by manooly10 La réflexion semble être une affaire innée à l’existence de l’homme. Car la vie de cette espèce ne saurait être possible sans l’intervention de certaines interrogations, lesquelles permettent à l’homme de faire de nouvelles recherches et d’accéder à de nouvelles connaissances afin de mieux se positionner dans la vie. En effet, puisqu’il est jeté dans un monde qu’il n’a pas toujours voulu et toujours choisi, il devient un être inquiétant et cette inquiétude le pousse à se poser certaines questions telles que : pourquoi la vie ? Pourquoi la mort ? Qu’est-ce qu’il y aura après la mort ? Pourquoi doit-on mourir et ne pas vivre indéfiniment ? Au delà de toutes ces questions surgit une nouvelle question que nous pouvons considérer comme la question fondamentale aux précédentes : qui est-ce qui est à l’origine du monde ? C’est cette question qui a éveillé la pensée des premiers penseurs que nous appelons les philosophes naturalistes. Pour eux, il ne suffisait pas seulement de vivre mais aussi de chercher qui est à l’ origine de cette vie. Ainsi, ce désir de savoir les a poussé à choisir chacun un élément de la nature comme origine de tout ce qui existe. En effet, l’effort d’aller à la recherche de la cause première de la nature et la cause ultime de l’etre débouchera sur la possibilité de trouver la cause de son existence. Pour se faire, l’homme va se référer à la mythologie qui est une tentative d’expliquer les choses en ayant recours à l’invisible comme critère d’explication du visible. Cette tentative prendra plus tard le nom de théologie, lorsqu’à un œil de foi on attribue Dieu comme cet Invisible qui est l’explication du monde. Avec la maturation de la pensée ou du moins avec l’évolution du monde et des choses, l’homme va finir par découvrir que les mythes ne suffisent pas pour expliquer la réalité. Ceci a été la principale préoccupation des premiers penseurs et c’est ce qui va donner naissance à la philosophie. Ainsi, dans sa généralité, l’existence humaine devient une réalité inlassablement mystérieuse en quête du savoir et du salut. Cependant, il s’ensuit que cette recherche incessante du savoir et du salut, tout en restant interne à l’homme se révèle de deux disciplines distinctes : La philosophie et la théologie. En s’appuyant sur la formule de l’évêque de Cantorbéry, saint Anselme : La théologie « Fides quaerens intellectum », la foi à la recherche de son éclaircissement intellectuel va à la rencontre de la philosophie «intellectum quaerens fidem» l’intelligence à la recherche de la foi et elle s’y fie. Mais de cette mine d’idées, surgissent de multiples réflexions sur le rapport de bon voisinage existant entre les deux disciplines. Ainsi, nous allons analyser et commenter l’interdépendance qui existe entre elles : « La philosophie doit rendre un peu de raison à la théologie et la théologie doit rendre un peu de foi à la philosophie ».
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C
<br /> Blog(fermaton.over-blog.com),No-15. - THÉORÈME HUSSERL. - Une philosophie comme science rigoureuse.<br />
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